Hörspiele zum deutsch-französischen Krieg

Die folgenden Hörspiele sind im Kontext unseres digitalen Workshops zum deutsch-französischen Krieg entstanden.

 

Die Hörspiele enthalten Beschreibungen von seelischer und körperlicher Gewalt.

 

Falls Sie das Thema belastet, sollten Sie das Video nicht oder nicht alleine ansehen. 

 

In dem digitalen Workshop haben sich die Anwesenden mit der Geschichte des deutsch-französischen Krieges und dem dazugehörigen Ehrenfriedhof im deutsch-französischen Garten befasst. Dabei wurden die Geschichten und die Verehrung der Person Katharine Weißgerber im historischen Kontext näher beleuchtet. Der Friedhof im Ehrental beherbergt  natürlich nicht nur das Grab der Katharine Weißgerber, sondern auch die Gräber  von weiteren Menschen, deren Geschichten darauf warten, erzählt zu werden.
Daher werden in  3 kurzen Hörspielen Geschichten erzählt, die sich so zugetragen haben könnten.
Das erste Hörspiel  erzählt die Geschichte des Försters Friedrich Adolf Bergmann. Die zweite Geschichte befasst sich mit der Gedankenwelt der Katherine Weißgerber. In der letzten Hörgeschichte trifft die Witwe eines französischen Soldaten am Grab ihres Mannes auf eine preußische Witwe.

 

 

 

 Jeux radiophoniques sur la guerre franco-allemande 

Les pièces radiophoniques suivantes ont été créées dans le contexte de notre atelier numérique sur la guerre franco-allemande. 

 

Les pièces radiophoniques contiennent des descriptions de violences psychologiques et physiques.

 

Si ce sujet vous préoccupe, ne regardez pas la vidéo ou ne la regardez pas seul.

 

Lors de l'atelier numérique, les participantse sont penchées sur l'histoire de la guerre franco-allemande et sur l’associé cimetière d'honneur dans le jardin franco-allemand. Les histoires et la vénération de la personne de Katharine Weißgerber ont été examinées de plus près dans le contexte historique. Le cimetière de la vallée de l'honneur n'est bien sûr pas seulement la tombe de Katharine Weißgerber, mais aussi celle d'autres personnes dont les histoires attendent d'être racontées.

C'est pourquoi 3 courtes pièces radiophoniques racontent des histoires qui auraient pu se dérouler ainsi.
La première pièce radiophonique raconte l'histoire du garde forestier Friedrich Adolf Bergmann. La deuxième histoire traite de l'univers mental de Katherine Weißgerber. Dans la dernière histoire audio, la veuve d'un soldat français rencontre une veuve prussienne devant la tombe de son mari.


Hörspiel "Friedrich Adolf Bergmann"

Hörspiel "Katherine Weißgerber"

Hörspiel "Leid verbindet"

 Traduction

1. Friedrich Adolf Bergmann

La main reposant sur un bâton, au pied d’une petite colline, Friedrich regarda dans les visages crispés des hommes qu’il devait mener là où l’ennemi avait pris position. « Je vois la peur dans leurs yeux. Les yeux en disent plus que mille mots. Combien, combien survivront au combat ? »  Il ne fut jamais confiant en s‘approchant des Français. Une erreur et il ne retournerait pas vivant de sa mission. Pour un instant, il songea à sa famille, mais il mit cette pensée rapidement de côté.

Sa main effleura son visage buriné par le temps et sans rien dire, il fit un signe de la tête aux soldats. Voilà le signal.

En avant, marche !

En tant que garde forestier, il connut chaque arbre et chaque branche, il eut le pied ferme sur les cailloux, ses protégés le suivirent de près. Sans faire de bruit, les silhouettes noires passèrent entre les hêtres et les chênes, penchées, les armes sur les épaules.

Soudainement, Friedrich s‘arrêta. Il mit l’index devant sa bouche pour les avertir. Quelque chose sembla l’intriguer.

Trempé et gelé par le froid, le groupe s’immobilisa. Aucun des hommes n’osa respirer. On n’entendit que le fracas de la pluie qui tomba sur le feuillage sans pitié.

Puis un éclair illumina la forêt. Pendant une fraction de seconde, Friedrich regarda dans des visages pâles, terrifiés… avant d’entendre un éclat assourdissant, tel un coup de fouet.

Un cri horrible et l’enfer se déchaîna. Autour de lui, les hommes baissèrent vite leur armes, se jetèrent par terre, on entendit des tirs et de courts ordres criés à gauche et à droite. Comme à travers un écran de brume, il entendit quelqu’un crier « Repli ! ». Le son de sa propre voix retentissant dans le bois l’effraya.

Il fallait faire vite pour les mener en bas, en empruntant le sentier. Ses pieds trouvèrent automatiquement leur chemin. Dans son dos, il entendit les hommes haleter et gémir. Il fallait continuer, toujours continuer vers la vallée.

Ce ne fut que là-bas qu’il put se faire une idée. La situation était grave. Certains n’étaient pas arrivés jusque-là. Ils étaient perdus. Un jeune homme fut porté par deux de ses camarades, la respiration râlante, du sang sortit de sa bouche ouverte et lorsqu’il tenta de parler, on n’entendit qu’un horrible gargouillement. Friedrich mena le groupe jusqu’à la porte du curé. C’était tout ce qu’il put encore faire.

Il fit un signe de la tête pour dire au revoir avant de rentrer chez lui. Arrivé dans son jardin, il resta immobile devant le vieux poirier, toucha son tronc avec sa main rugueuse et ferma les yeux. « Maman, papa, mon Dieu, aidez-moi, aidez-moi et aidez mes compagnons. Ne me laisse pas mourir. Que puis-je faire ? J'ai peur, très peur. Je dois tuer, sinon je me ferai tuer. »

En les rouvrant, il sut que ce n’avait pas été la dernière fois qu’il allait soutenir les troupes prussiennes. Il ne devait pas les laisser tomber. Surtout pas après cette terrible nuit.

 

 


 2. Katharine Weissgerber

Katharine regarda autour d’elle. Un autre blessé se trouva là-bas. Elle ne vit que ses pieds qui dépassèrent d’un buisson, mais elle entendit ses faibles gémissements.

Déterminée, elle se dirigea vers lui, fit le tour du buisson et s’agenouilla près du blessé. Elle lui parla d’une voix apaisante pendant qu’elle sortit une cruche d’eau du sac en tissu qu’elle porta sur elle. En lui tenant la tête, elle lui porta la cruche aux lèvres. Il but à petites gorgées et lui adressa un regard reconnaissant. Elle lava son visage sale et recouvert de sang coagulé, palpa ses membres pour trouver des fractures et découvrit l’éraflure sur sa hanche gauche.

Avec tout son savoir-faire, elle nettoya la blessure autant que possible et lui mit des bandages en tissu qu'elle avait toujours sur elle à cette fin. Il semblait qu’il avait chuté malencontreusement après avoir été touché par la balle et il fallut éclisser sa jambe droite. Avec toutes ses forces, elle tenta de le mettre debout. Elle le tira et soutint autant que possible. Epuisée, elle s’effondra et dégagea les mèches mouillées par la sueur de son visage. Elle ne serait pas en mesure de le traîner toute seule.

Elle avait perdu toute notion du temps. Faisait-il des jours, des semaines ou des mois qu’elle erra sur les champs de bataille afin de pouvoir au moins sauver l’un ou l’autre qui, à défaut, se serait vidé de son sang jusqu’à sa mort? Elle ne le savait pas. Une larme coula lentement sur sa joue et sembla se graver dans sa peau.

Elle se rappela à l’ordre : « Katharine ! ». Qu’est-ce qu’elle fit là, immobile. Des dizaines de personnes furent entre la vie et la mort et elle ne dut pas les laisser attendre. Ils eurent besoin d’eau, de nourriture, d’une couverture chaude, de soins médicaux, ou encore d’une dernière main à serrer pour ne pas être tout seuls quand ils s’en allèrent au royaume des morts.

Elle fut à leurs côtés lorsque la main froide de la mort tenta de les saisir, elle les prit dans ses bras et leur fredonna doucement une berceuse dans l’oreille. Ce fut aussi de l’aide. Peut-être la plus grande qu’elle fut capable de donner.

Déterminée, elle se ressaisit, se leva et continua sa recherche d’un pas ferme.


 3. Unies dans la souffrance

 

Plus Sandrine s’approcha de sa destination, plus ses pas devinrent hésitants. Elle s’imagina une prairie verte avec des cerisiers aux fleurs blanches blottis contre une pente douce. Avec un sourire, Bertrand lui tint un bouquet de fleurs de couleur mauve pâle.

Un peu timide, elle serra le bouquet contre elle et respira son doux parfum.

Elle leva les yeux et vit qu’elle était enfin arrivée. La réalité la frappa en plein cœur, sans avertissement.

De la terre brûlée sous ses pieds, l’odeur de la poudre à canon dans son nez. Voilà ce qui lui vint inévitablement à l’esprit lorsqu’elle posa son regard sur la tombe. Elle s’effondra en sanglots. Bertrand ne reviendrait plus jamais. Il fit partie de ceux qu’on avait enterrés ici, dans l’Ehrenthal. Son corps fut secoué par des sanglots. Elle avait tout perdu : Sa vie, son amour, son avenir. Devant elle, rien qu’un gouffre noir et profond.

Soudain, elle sentit une main sur son épaule. Elle leva la tête et à travers ses yeux voilés par les larmes, elle regarda droit dans les yeux d’une inconnue. Etonnée, elle se demanda qui était cette femme.

Sans dire un mot, celle-ci s’installa à côté d’elle et Sandrine réalisa qu’elle devait être, comme elle, une femme qui avait aimé et qui avait dû laisser partir son plus grand trésor. Sans réfléchir, elle saisit la main de l’inconnue et la serra. C’est ainsi que les deux femmes restèrent assises l’une à côté de l’autre, paisiblement, se soutenant mutuellement.

Lorsqu’elles se relevèrent, Sandrine mit la main sur sa poitrine en disant : « Sandrine ». La femme se trouvant en face d’elle hocha la tête, reprit son geste et dit : « Franziska ».

Alors que l’une fut Française et l’autre Prussienne, elles ne purent s’empêcher de se prendre dans les bras afin de se réconforter mutuellement.

Dès ce jour, elles se retrouvèrent régulièrement sur les tombes. Une profonde amitié naquit de ce lien.

Au fil des années, elles rencontrèrent de nouveaux hommes, des enfants et des petits-enfants suivirent. Les horreurs de la guerre se ternirent, la frontière insurmontable se brouilla.

Encore aujourd’hui, les descendants de Sandrine et de Franziska se retrouvent. Ils se promènent ensemble le long du cours d’eau en direction du lac, observent le cygnes en s’amusant et n’ont plus aucun souvenir du fait que leurs ancêtres furent ennemis et s’entretuèrent.